Pourquoi suis je venu au centre commercial déjà ? Ah oui, c'est vrai.. Ivy. C'était bientôt son anniversaire, et je comptais lui faire un beau cadeau, mais bien évidement j'étais sans aucune inspiration. Je n'avais jamais été doué pour les cadeaux, sauf pour en recevoir. Au bout de trois longues heures, j'avais enfin déniché quelques cadeaux. J'avais trouvé une énorme peluche tigre, du parfum et une carte cadeau dans un magasin de fringue, où il m'était impossible de me décider pour quelque chose. J'allais enfin sortir de cet enfer. Le samedi, c'était l'horreur au centre commercial. Il y avait une foule monstre, et ça avait tendance à me rendre dingue. Je bousculais une enfant assez violemment. Je l'aidais à se relever et l'a regardé partir en courant vers la sortie, surement pour rejoindre ses parents vite. Soudainement, un homme l'attrapa alors que je la regardais filer. J'allais m'interposer, dire quelque chose, mais l'apparition de son arme me pétrifia de la tête au pied pendant quelques secondes. Il la braqua sur sa tête. Je n'en revenais pas. J'avais l'impression d'être dans un film. C'était la seule pensée crétine, qui tournait sans cesse dans ma tête. ça ne pouvait pas être réel. Je m'avançais vers le mur et m'asseyais obéissant à leurs ordres. Je ne voulais pas voir le crâne de cette petite fille exploser.

Le temps que je sois au centre commercial, je me posais la question de savoir ce que j'allais y faire. Certes, j'avais besoin de sortir et prendre l'air pour me donner la sensation de liberté que j'avais perdue pendant 13 ans mais je ne voulais pas trop faire n'importe quoi pour ne pas créer d'ennuis à ma nouvelle mère, Athéna. Alors une idée me vint, j'allais lui acheter un cadeau pour la remercier de tout ce qu'elle avait fait pour moi et pour m'avoir adopté. J'avais peur qu'elle ne veuille pas de moi, que personne à part ces étrangers ne veuille de moi. Peut être bien que j'avais un peu trop peur de tout en fait. Mais alors que j'étais seul, après avoir trouvé un bracelet pas trop cher qui pourrait plaire à Athéna, et que j'allais rentrer à la maison, j'entendis des cris et une voix d'ordonner de faire quelque chose. Apeuré, car ça me rappelait le passé, je décidais d'obéir, sentant mon coeur battre comme jamais. Je rejoignais les autres, et j'attendis. Pourquoi je me trouvais toujours dans des endroits à problème?

J’ai passé la nuit à réfléchir. Je me sens fatiguée et triste. Je devrais pourtant être heureuse durant cette période de ma vie. J’ai retrouvé des membres de ma famille, ceux que je n’ai encore jamais rencontrés, ceux qui pourraient m’en apprendre tant. Et pourtant, tout va mal. Je perds petit à petit Milan qui refuse de me parler et fait tout pour m’éviter. Ma cousine a été hospitalisée et je ne sais pas dans quel état elle est maintenant. J’ai peu dormi cette nuit mais, au réveil, je me sens plus légère. Je sais que tout va aller mieux d’un jour ou l’autre. Tout fini toujours par s’arranger. J’ai juste envie de me vider l’esprit, de penser à autre chose pour au moins une journée. Je vais profiter de la vie tant que je suis jeune. Je me prépare et pars en direction du centre commercial. J’ai envie de nouveaux vêtements, de voir du monde, je vais même peut-être petit déjeuner là-bas aussi. Je n’ai pas vraiment prévu quoi que ce soit de précis. Je passe la journée à déambuler tranquillement parmi la foule qui s’agite, à me faire des cadeaux, à profiter. Et puis, je me dis qu’il faudrait que je rentre. Je descends dans le hall et m’apprêtes à sortir. Mais, à ce moment, un son se fait entendre. Je m’immobilise pendant un moment, sans vraiment identifier ce que c’est, puis continue ma descente. J’arrive en bas et le son se répète. C’est un coup de feu. Ceci m’est confirmé quand je vois une fille maintenue par un homme cagoulé.  « Putain c’est quoi ce bordel ? » Que je lâche dans un souffle. Je n’ai pas le temps d’avoir une réponse que les hommes en noir nous font s’asseoir contre le mur le plus proche. Je fais ce qu’ils disent sans faire de vague. J’ai terriblement peur. Et tout ce à quoi je peux penser est pourquoi Milan n’est pas là pour me protéger, comme il le fait d’habitude ? Je relativise en me répétant les mots que je pensais plus tôt dans la journée : tout finit toujours par s’arranger.

c'est évidemment le jour où il décide de se rendre au centre commercial qu'un braquage s'y produit. il en rirait presque, anakin, assis contre son mur à regarder fixement celui qui tient une fille en otage. une gamine, elle doit avoir quinze ans. il ne sait pas pourquoi, mais en la voyant il pense à tetà. il se demande ce qu'il ferait si, à la place de cette fille, il y avait keegan. et cette idée le rend fou. il sait pourtant que, si c'était elle, il ferait exactement la même chose. il demeurerait assis là de peur qu'une balle ne parte, parce que la voir blessée est la dernière chose qu'il souhaite. il ose croire qu'il ne s'agit que de bluff et qu'une fois tout le centre commercial délesté de ses objets de valeur, ils seront tranquilles. il pense sincèrement que tuer n'est pas le but, ni même que les braqueurs en ont envie. il a suffisamment vu de tueurs en prison que pour les reconnaître, et ceux-là sont plus motivés par l'argent que par autre chose. si tout le monde y met du sien et reste calme, les choses se passeront sans accroc. il y croit, et il s'y raccroche. « restez calme, tout se passera bien. ils ne veulent pas nous tuer, il suffit d'obéir. » chuchote-t-il à l'intention des personnes proches de lui. il a peur, bien évidemment, mais il est confiant. son frère est un psychopathe, il s'y connait, et visiblement les braqueurs n'en sont pas. son esprit reste braqué sur la possibilité que tetà se trouve dans le centre commercial. il n'a plus personne pour qui s’inquiéter, à part elle.

La scène est sur réaliste. Un peu plus, et je me pincerais pour savoir si je ne rêve pas. J'étais assis contre le mur, silencieux, observant les personnes autour de moi. Je ne m'étais jamais senti aussi seul et j'imaginais que c'était le cas de beaucoup de personne présentes. Un mec semble rassurer certains otages. Je l'observe du coin de l'oeil et il se prend un énorme coup de pied. Je suis rassuré, j'ai eu peur pendant un instant qu'il lui fasse exploser le crâne. Je n'ai jamais vu personne mourir et je souhaite qu'il en reste ainsi pour au moins quelques années. Il agite son flingue devant nous, ce qui me fait regretter amèrement de ne pas en avoir un sur moi. J'obéis à ses ordres, et fouille mes poches pour sortir mon téléphone avant de le mettre dans son sac. Et c'est là que je la vois : Riley. Elle est effrayée comme nous tous et j'ai juste envie d'aller la prendre dans mes bras. Mais vu ce qu'il vient de faire à ce type pour de simple mots, je ferais peut être mieux de me retenir.

J'en avais assez de rester là. Et pourtant, je voyais les autres apeurés. Avoir trop eu peur dans ma vie, me faisait oublier de quoi il fallait avoir peur ou non. Bien sûr que j'étais apeuré. J'avais vu Riley et ça me rassurait un peu mais ce n'était pas ça. Un homme se fit frapper parce qu'il parlait. Non mais quels genre de monstres étaient ces idiots? Je soupirais. Je me sentais peut être assez courageux pour partir. Mais je restais docile comme les autres. Soudain, ils demandèrent nos téléphones et quand ce fut mon tour de le donner, je le regardais dans les yeux avec un air provocateur, comme je faisais avec mon père quand j'avais un semblant de courage et je répliquais:

"Certainement pas.. J'obéis pas à des inconnus..."

Je n'étais que Judicaël Monk, j'essayais juste de faire mon malin, ou peut être tout simplement, j'essayais de me prouver que je pouvais être courageux face à une situation pareille. Ou tout simplement, j'étais idiot de les provoquer, alors qu'ils étaient capables du pire, ils l'avaient déjà assez prouver.

J’ai peur. La seule chose dont j’ai envie c’est de recommencer cette journée du début. De là, je pourrais décider de rester chez moi et de passer une journée tranquille devant la télé. Mais non, il a fallu que je vienne ici. Un homme assis près de moi tente de rassurer notre petit groupe. En d’autres circonstances j’aurais été ravie qu’il fasse preuve de tant de gentillesse en voulant qu’on se sente mieux, mais là, la seule chose qui me vient en tête c’est ‘Qu’est-ce qu’il en sait lui d’abord ?’ Il doit savoir de quoi il parle pourtant, car son ton est calme et confiant. Mais, je n’arrive pas à le croire. Je sursaute quand je vois le mec en cagoule frapper celui qui vient de nous parler. Je me sens comme cette gamine que mon frère devait tout le temps protéger, celle que j’étais avant, incapable de me défendre toute seule. Il nous tend un sac et nous dit de mettre les téléphones dedans. Le premier mec de notre groupe tend son téléphone sans faire d’histoire. Et puis, j’entends une voix protester, une voix familière. Je tourne la tête et vois Judicaël. J’étouffe un hoquet de surprise et tente d’intervenir mais une fille blonde réagit plus rapidement. Elle se lève et engueule l’adolescent.  Ils me stressent à avoir des réactions pareilles, ils s’agitent trop. Je ne sais pas du tout comment va réagir l’homme qui nous surveille et c’est ce qui me fait le plus peur. Il a une arme merde ! Ils s’en rendent compte ou pas ? Je lutte pour rester calme, pour ne pas céder à la panique.  

« ta gueule. » anakin et son besoin de rassurer les autres otages se prennent un bon gros coup de pied dans le tibia. il grogne de douleur et plante son regard clair dans celui de son agresseur mais ne dit rien. il n'est pas idiot, il sait quand il faut la fermer. de toutes manières, sa tentative de calmer les inquiétudes de ses camarades s'est avérée vaine, ils sont visiblement toujours terrifiés. bien que téméraire pour l'un d'entre eux qui, alors qu'anakin a donné son téléphone sans se poser de questions, tout comme la plupart des autres, joue les héros en refusant d'obéir. il lève les yeux au ciel, pourquoi faut-il toujours que quelqu'un tente de prouver quelque chose ? c'est inutile et dangereux, encore plus stupide que l'idée qu'il a eue de chuchoter pour rassurer ses voisins. « ferme la, jude, et fais ce qu'ils te disent » une jeune femme s'est levée presque instantanément afin de réagir aux propos de l'adolescent. la scène est presque encore plus surréaliste que ce braquage, qu'est-ce qu'ils fabriquent ? l'un risque sa peau pour un téléphone, l'autre réagit au quart de tour... il comprend plutôt la seconde réaction, mais ne peut s'empêcher de trouver tout ça peu judicieux. « rasseyez-vous, et donne ton téléphone. » c'est sorti tout seul, sur un ton un peu dur, d'un air vaguement blasé. anakin veut sortir en vie de ce centre commercial. il veut que tout le monde sorte indemne, être téméraire ne sert à rien. plus vite tout le monde sera conciliant, plus vite ils sortiront de ce merdier.

Les braqueurs sont en train de ramasser les téléphones. C'est là que j'aperçois Riley, ce qui ne fait que croître ma peur mais très vite, mon attention se concentre sur cet ado, qui a sans doute cru que c’était le bon moment pour faire se rebeller. Mes yeux se fixent sur la scène, de peur que ce type lui mette une balle dans la tête mais avant qu'il n'ait pu dire quoi que ce soit Riley s'est levé afin de raisonner le gosse. Elle semble le connaître, et ce nom, Jude me dit vaguement quelque chose. Je crois que Nate l'a évoqué. Celui qui s'est  fait frappé essaye de les résonner mais c'est trop tard, j'entends le bruit assourdissant du coup de feu avant de la voir s'écrouler par terre. Je reste paralysé seulement une seconde, avant de venir à son aide. Je n'arrive plus à réfléchir, je veux juste voir si elle va bien. "Oh putain, Riley.." Mon regard fixe le sa jambe où je peux voir l'impact de la balle et surtout le sang. Je ne suis pas médecin, je suis pas paniqué et je ne vois que des yeux apeurés autour de moi. J'enlève ma chemise avant de la froisser en boule pour compresser la blessure et contenir le saignement. Mon coeur bat à toute vitesse et je prie pour que quelqu'un de qualifié vienne m'aider.

Tout s’est passé si vite. Le son me transperce les oreilles. Je ferme les yeux instinctivement et je laisse échapper une sorte de gémissement. Je tremble et je n’ose pas regarder. Je ne veux pas la voir morte. J’entends la voix du braqueur plusieurs fois. Je n’écoute plus ce qu’il dit. Et puis, j’entends Jude qui fait encore le malin. Il veut qu’on se prenne tous une balle ou ça se passe comment ? Je rouvre les yeux et je lâche limite en criant « C’est bon on a compris que t’étais un gros dur ! Ta gueule maintenant ! » Mon angoisse laisse place à la rage. Je suis en colère contre nos assaillants, des hommes sans cœur qui ne pensent qu’à l’argent et qui n’ont pas peur de terroriser tout le monde voire les blesser pour l’obtenir. Je suis aussi en colère contre Judicaël qui nous met tous en danger. Qu’est-ce qu’il cherche à prouver en faisant ça? Et puis, j’ai le courage de regarder vers la blonde. Elle a l’air vraiment affaiblie. Il y a du sang. Beaucoup de sang. Il y a aussi un garçon à ses côté qui essaie d’empêcher le saignement. J’inspire profondément et me recroqueville. Je sais que notre ‘surveillant’ ne va pas apprécier mon intervention mais il fallait que je décompresse parce que sinon, je crois que je vais péter un câble.

anakin ne prend pas la peine de répondre ni même de regarder son interlocuteur, toujours sous le choc de la détonation. la jeune femme qui tombe au sol, l'homme qui la rejoint, le sang... il sait pas gérer ça, anakin. il est plus calme du tout, pour le coup. son cœur s'emballe, pas de peur mais parce que ça le rend fou. il pense encore plus à tetà, et d'un coup ça le fait paniquer. tetà, qui se trouve peut-être dans le centre commercial. tetà, trop fragile, trop douce... il ne supporte pas de l'imaginer là. le gosse reprend la parole, lâchant une énième connerie, et any revient à la réalité. il a envie de se lever et de lui exploser le crâne lui-même à cet inconscient. la fille assise à côté de lui intime au garçon de la fermer, et au même moment il reprend la parole: « si ce que tu veux doit tous nous tuer, on a notre mot à dire, idiot. arrête tes conneries. » il peut pas s'en empêcher, parler et parler encore. les menaces qui pèsent sur lui ne le préoccupent pas, il veut juste que ce gamin cesse de jouer au plus malin. parce qu'il va forcément perdre. reportant son attention sur la blessée, anakin hésite à la rejoindre. mais il n'y connait rien en médecine, et un homme s'occupe déjà d'elle. alors il reste à sa place, ruminant ses inquiétudes et priant pour que tout se termine suffisamment rapidement pour qu'on sauve la fille.

Je n'y crois toujours pas. Cette scène est digne d'un Agent Of Shield, une série que je regarde avec Riley. Sauf que là, c'est elle qui s'est fait trouée d'une balle et qui est par terre en train de se vider de son sang. J'entends vaguement le gamin en rajouter une couche. Mon esprit est troublée, je n'avais jamais vu une telle chose. Oui je m'étais déjà battu, j'avais causé et expérimenté quelques nez cassé mais ça, ça n'avait rien à voir. Les autres otages essayent de raisonner le gamin, et Riley essaye de bafouiller quelque mots. " T'inquiète pas Riley, tout va bien se passer. " Je ne savais même pas si elle m'écoutait. La douleur devait totalement la paralyser, je n'osais même pas imaginer. Un fort craquement me fait tourner la tête, et je peux voir le braqueur casser le poignée de ce jeune puis nous demande nos objets de valeur. Il s'avance vers moi me demandant de fouiller dans le sac de Riley. Je ne peux pas m'empêcher de rire, mes nerfs lâchent je crois.  " J'ai les mains occupées. " dis je en fixant le bout de tissu et mes mains pleine de sang.

Un bruit de craquement me fait lever la tête. Jude se tient le poignet, il grimace. Ce n'est pas difficile pour moi de comprendre ce qu'il vient de se passer. J'observe le plus jeune du groupe. Il a l'air de beaucoup souffrir mais au moins il se tient calme maintenant. Je dirige mon attention vers le braqueur qui s'est remis à parler. Je le regarde se diriger vers le corps inanimé de la blessée et il s'adresse à celui qui est au près d'elle. Il demande les objets de valeur. L'homme dit qu'il ne peut pas en désignant ses mains ensanglantées. Je lance un regard vers les autres autour de moi et, d'instinct, je me dirige vers le sac de la blonde. « Je peux ? » Je m'adresse plus au brun qu'au braqueur. J'y prends ce que je peux trouver et le glisse dans la poche noire. J'y mets aussi mes objets de valeur, incluant un montre que je venais d'acheter à Milan en signe de réconciliation. Je soupire mais je viens me mettre à côté de la fille et entreprends de lui éponger le front avec ma manche. Même si ça ne sert à rien, je me sens plus utile comme ça.