wake up ! take my hand and give me a reason to start again. wake up ! pull me out and give me a reason to start again. ☆ tetanakin.

dans la nuit de savannah, tetà, tu t'avances.
les yeux baissés, de manière à ne croiser aucun regard, et ton gilet -enfin, celui de jan- sur le dos, resserré contre ta poitrine, tu marches, en direction de chez toi. il est tard, et tu passes de plus en plus de temps dehors. au bar. c'est l'été, et il se remplit un peu plus. ce sont toujours des ivrognes, qui viennent, mais tu t'en pleins pas ; ils sont parfois trop dans le coltard pour faire quoi que ce soit.
concentré sur tes pas, tu repenses à ce black-out, et puis, à cette mystérieuse rencontre. tu repenses à anakin, et à ces flashs. c'est ce que les enseignes des bars et boîtes te font penser. aux flashs de l'appareil, qui te prenait en photo, toi, petite poupée.
depuis ce fameux soir, vous vous êtes pas revus. vous vous êtes envoyés des sms, vous avez parlez sur instagram, c'est vrai, mais il n'y a aucune date, aucune revoyure. il a même été plus silencieux, comme... occupé.
ouais, c'est sûrement ça.
tetà, tu passes dans les ruelles de savannah, ces ruelles reconnue pour accueillir les jeunes, les débauchés, et les plus vieux, soit les ivrognes, soit les éclopés. tu croises des garçons, qui te regardent de la tête aux pieds, sans pour autant t'arrêter. tu prends même ton téléphone, vieux modèle au verre brisé, pour faire comme si tu étais occupée. tu croises une vieille, et puis ta voisine de palier, cette femme de ménage tout le temps fatigué. elle a une bouteille a la main et gueule des choses, que tu comprends pas. t'as envie de t'arrêter pour la ramener chez elle, auprès de ses gosses, auprès de ses proches.
t'as envie d'aider toute le monde, keegan. c'est ça le problème. t'es trop gentille. t'es pas faite pour ce monde, ces rues, ce quartier. alors que les petites riches se dévergondent et partouzent nuit et jour, toi, tu te retrouves derrière le bar, à servir ces gosses, ces filles habillées trop court, et ces garçons qui réfléchissent qu'avec leur entre-jambe.
tu te retrouves derrière pour faire vivre toute ta famille. mais tu t'en plains pas.
et, alors que tu te diriges vers un tournant, pensant enfin sortir de là, pensant que c'est ton lit qui va t'accueille ce soir, alors que, tu sais pertinemment qu'avant de t'endormir, y'aura la vaisselle, le repassage, la bouteille, a retiré, y'aura a préparer le repas, et à nettoyer les bandages. ouais y'aura tout ça. mais dans ce tournant, y'a encore une ombre.
finalement, tu lèves les yeux, et sous l'éclairage, c'est anakin que tu perçois. enfin, t'es pas vraiment certaine, donc tu t'approches, craintive. « anakin ? » l'homme a une bouteille en main, et il pue, il pue l'alcool. mais néanmoins, tu continue d'approcher, avant d'être face à lui.
avant de, finalement, pouvoir être sûre.

she can be my Valentine underneath my sheets on the bedroom floor

entre les « tu devrais rentrer » et les « calme toi sur la boisson », anakin n'a pas d'autre choix que de prendre la bouteille qu'il vient d'entamer et de quitter les lieux en titubant. il parle trop fort, il parle tout seul. dans son délire alcoolisé, les rues de cette ville qu'il déteste lui paraissent amicales. depuis qu'il vit à savannah, il ne lui est rien arrivé de bon. rien. il est allé en prison, il a perdu sa mère, son frère est parti en vrille. rien de bon. les choses ne font qu'empirer, comme si savannah le détestait. dans son état, il y croit. la ville ne l'aime pas.
il tangue, il vacille, et son estomac avec. il se dit qu'à chaque coin de rue, il risque de rependre le contenu de son estomac sur la chaussée. ça n'arrive pas. de temps à autre, il éclate de rire tout seul, parce qu'une blague débile ou un souvenir marrant se rappelle soudainement à lui. il fait fuir la plupart des gens sur son passage, mis à part les drogués et les bourrés, qui rient avec lui sans même savoir pourquoi. il ne sait même pas quelle heure il est, il ne sait même pas où il va. de toutes manières, dans son état, il ne retrouvera jamais son appartement. quand bien même il y parviendrait, il ne retrouverait pas sa clé, ou ne réussirait pas à l'insérer dans la serrure. bref, il est déchiré.
bientôt, elle apparaît. d'abord ses pas, ensuite sa voix. il la reconnait, même ivre mort. il lève les yeux, et elle approche tandis qu'il lutte pour tenir sur ses jambes. tetà.
« tetà ! j'pensais à toi ce matin... ou... ou hier. » il a soudain l'air perdu. il se rend momentanément compte qu'il n'a plus la notion du temps, ni celle de rien du tout. il est bourré, encore. « qu'est-ce que tu fais là ? tu devrais pas traîner dans la rue à cette heure... y'a des types bizarres. » bizarres ? comme lui, quoi. des types déchirés qui traînent leur carcasse dans les ruelles sombres. mal intentionnés, pour la plupart. anakin n'est pas mal intentionné, seulement un peu paumé. il n'arrive plus à savoir pourquoi il boit, alors qu'il y a bien une raison pour qu'il en soit arrivé là. étant donné qu'il n'a pas dé-saoulé depuis trois jours, il ne sait plus grand chose.