Elle n'a pas beaucoup dormi. Elle a essayé, pourtant. Espéré qu'en tombant dans ses bras, Morphée lui ferait oublier. Que de ses rêves dont il emplit le sommeil des endormis, il puisse l'apaiser. Pourtant, derrière ses paupières closes, Drew pouvait apercevoir des silhouettes floues mais qu'elle devinait enlacées. Lentement, leurs traits se précisent, le nuage se dissipe. Theo. Lex. Ils ne la voient pas. Ils n'ont d'yeux que pour l'autre. Vision d'horreur, Drew a ouvert subitement les yeux. Les larmes sont montée. De déception un peu, de rage surtout. Et elle a arpenté la pièce, rongée par le remord de s'être ainsi laissée berner une nouvelle fois. Finalement, elle s'était emparée de son portable. Elan de détresse, de solitude ou simple désir de partager sa douleur avec une même âme en peine, elle l'a invité à la rejoindre. Ici, dans ce restaurant. Quand il est entré, elle l'a suivi du regard. Les épaules voûtées, le poids de la souffrance semblait bien lourd à porter. Il s'est installé en face et elle l'a contemplé. Ces cernes, témoins de l'insomnie. Ce regard éteint, fatigué d'avoir été ainsi trompé. Drew a l'impression de scruter son propre reflet dans un miroir. Alors, elle esquisse un faible sourire. Un sourire qui n'en est pas un. Un sourire qui s'efface et ne laisse aucune trace. Qu'est-ce qu'on a l'air cons. Finit-elle par murmurer. Cons d'avoir été aveugles. Cons de se retrouver comme deux désespérés qui ont besoin de soutien pour avancer. La porte s'ouvre mais Drew ne s'intéresse guère aux nouveaux arrivants. Elle plonge son regard dans le sien. Elle veut qu'il trouve les mots. Ceux qui réconfortent. Ceux qui pansent les blessures. Parce qu'elle, elle en est tout bonnement incapable. « MESDAMES ET MESSIEURS, CECI EST UNE PRISE D'OTAGES. » Son regard glisse vers la porte d'entrée, là où se postent trois hommes cagoulés. Ses yeux s'écarquillent, son coeur rate un battement avant d'entamer une course folle. Affolée, elle regarde Killian, comme si lui seul pouvait la sauver.

Manger. Les gens autour de moi on que ce mot à la à la bouche et j'en ai marre. C'est Màthylne fait-ci, Màthylne fait ça... Je peux comprendre l'inquiétude qu'ils ont surtout à cause de mon malaise et de mon petit séjour à l'hôpital, mais à un moment il va falloir qu'ils me laissent tranquille, je n'aime pas que l'on soit sur mon dos à longueur de journée, je n'aime pas dépendre des autres... J'ai décidé d'aller faire un tour au restaurant, je savais que je ne pourrais pas manger énormément au risque de tout rejeter... J'ai commandé une salade, oui je fais un effort, j'espère simplement que ça ne sera pas en vain... Alors que je mangeais certes tranquillement, j'ai tout de même de la difficulté a avalé, mais je me force. À chaque bouchée que j'avale c'est une horreur, encore heureux que je n'ai pas commandais autre chose... Peut-être qu'il allait falloir que je passe à la nourriture liquide, comme la soupe pour me nourrir afin d'habituer mon estomac, les aliments solides il n'est pas trop habitués... C'est alors que la musique se coupa d'un coup et une annonce fut faite. « MESDAMES ET MESSIEURS, CECI EST UNE PRISE D'OTAGES. » MERDE ! Je sentais mon coeur s'emballer par la peur, par la panique... Mais je ne bougea pas, que pouvait-il m'arriver de pire ? Je suis déjà physiquement au plus mal et psychologiquement c'est pas mieux...

Être mis à pied n'était vraiment pas la meilleure chose qui t'était arrivée ces dernières semaines. Ok t'avais un peu pété les plombs mais c'était légitime, ton oncle était mort, et ces incapables ne faisaient rien pour arrêter les salauds qui l'avaient assassinés. Ça te rendait dingue mais t'avais pas le choix, tu risquais bien plus sinon. Mais, tes journées te paraissaient fades et longues maintenant que tu étais dispensé de faire ton boulot. T'avais promis à Sevan d'aller faire les courses et vu votre relation en ce moment, ne pas tenir cette promesse aurait pu être le déclenchement d'une énième dispute et t'avais franchement pas envie de ça. Tu ne savais plus trop comment t'avais atterris dans ce restaurant, mais t'étais tranquillement installé à une table, un simple steak frite posé devant toi, ton regard fixé sur la table à quelques mètres de la tienne, lorsque l'ambiance changea du tout au tout. Tu compris que quelque n'allait pas avant même que la musique ne s'arrête. L'annonce qui se fit attendre dans les enceinte du restaurant confirma tes craintes. Une prise d'otage avait lieu. Instinctivement ta main se posa sur ta hanche au moment où trois personnes, cagoulées et armées firent irruption dans la salle. Merde ! Ton arme de service t'avait évidement été retiré. Ton regard ft rapidement le tour de la salle pour évaluer la situation, tu repéras aussitôt un pompier au fond de la salle, il pourra être utile. Tes yeux revinrent ensuite sur la table près de la tienne. Tu ne pouvais pas bouger sans attirer l'attention des preneurs d'otages, pourtant tu devais faire quelque chose, ou du moins tu devais empêcher Killian de faire quelque chose de stupide...

Un simple dîner d'affaire. Oui c'était ça, un repas pour les affaires, des investisseurs qui allaient mettre gros sur la table pour que mon club fonctionne à merveille. Avec à la clé l'organisation d'un des plus gros tournoi international dans mon domaine. Pour beaucoup ça signifiait le bonheur et de l'argent à la clé, c'était vrai, mais pour moi c'était surtout d'un barbant incroyable. Il fallait sourire, et feindre d'être intéressé par leurs anecdotes pas drôle et rire comme une bécasse, afin d'être sûre qu'ils investiraient dans mon club. Et pire encore : j'étais habillé en vrai femme avec robe rouge sang et coiffure en chignon, plus les talons aiguilles, histoire d'être belle et qu'ils aient encore plus envie de faire partie de mon projet. Une idée de Laure et quelle idée, elle ne plairait pas du tout à Ric'. Qu'importe. Je lui envoyais rapidement un SMS pour lui dire que je m'ennuyais à mourir durant ce repas et que je le verrais plus tard à son hôtel, qu'il m'attende patiemment. Due moins j'espérais le retrouver après. Le repas d'affaire avançait bien, ils m’annonçaient vouloir mettre des millions dans mon affaire alors que nous commandions nos repas. J'optais pour ma salade océane préféré, tout en leur souriant afin d’acquiescer à leur dire. Les plats arrivés, je leur fis le topo sur le comment j'allais gérer leur budget, les avancés et leurs bénéfices, quand j'entendis d'une voix qui me glaçait le sang : « MESDAMES ET MESSIEURS, CECI EST UNE PRISE D'OTAGES. ». Les frissons de la peur me pris de cours et immédiatement je pensais à Ric' qui n'était pas à mes côtés. Je n'avais personne à qui me référer, personne pour m'aider. Mes yeux se mirent à tourner à droite à gauche et je vis les regards apeurés de chacun. Un homme et une femme tentèrent d'en rejoindre une autre, et prise par la panique, je me mis à mon tour à courir vers la sortie, qui se trouvait être juste derrière les preneurs d'otages.

C'était un scénario catastrophe, digne des films que l'on voit à la télé. Et ma réaction fut encore plus stupide à croire que je n'avais jamais eu le sens de la survie. J'avais couru vers la porte de sortie qui se trouvait derrière les ravisseurs. Je me jetais dans la gueule du loup, et la chute allait être probablement violente. Je me fis empoigné par le bras par un des trois et il me malmenait, m'envoyant au sol. Aie la chute fait mal. Ils nous demandaient de ne plus tenter rien sinon un d'entre nous se ferait tuer, et ils nous demandaient par la suite de balancer nos téléphones et de s'assoir contre un mur. Je me relevais, posait mon téléphone et allait me recroqueviller dans un coin, tremblant de tout mon corps sous la peur. Mes pensées allaient toutes vers Aymerick et j'avais au plus profond de moi la crainte qu'il m'arrive quelque chose de grave. Je vis un homme tenir tête aux ravisseurs mais s'exécuter quand même, il tentait de tenir le choc et je devais avouer que moi, du haut de mon mètre soixante, j'étais tétanisée par la peur de mourir à cet instant précis, et je n'avais envie que d'une chose c'était de sortir d'ici. Cependant malgré la peur qui inondait mes veines je ne pus m'empêcher de répliquer à leurs paroles.

"- Si on était dans un film croyez-moi qu'à l'heure qu'il est, vous seriez vous déjà en taule, voire pire mort. Dommage on est dans la vie réelle."