the night is ours until tomorrow

Tu tires une nouvelle fois sur ta cigarette, le regard fixé sur l'écran de télé, les images bougent trop vite pour toi, tu n'arrives pas à te concentrer dessus, même si au fond, tu t'en fiches complètement, tes pensées sont à des kilomètres de ça. Cela fait maintenant, presque dix minutes que le silence s'est installé, planant entre vous tel un mur de glace. Tu te souviens même pas de ses dernières paroles, tu sais juste qu'une fois de plus, la discussion s'est transformée en dispute et que comme d'habitude tu t'es renfermé dans ton mutisme plutôt que d'affronter la réalité et finir votre conversation une bonne fois pour toute. Mais tu n'étais pas prêt pour ça, tu étais perdu et tu voulais tenter de comprendre avant de savoir quoi lui dire. Tu écrases finalement ta cigarette sur le cendrier posé sur la table basse et te relève du canapé en attrapant ta veste. Je sors. Information sommes toute inutile, étant donné que tu avais mis ta veste et ouvert la porte d'entrée, il s'en est sans doute rendu compte mais tu as cette habitude de prévenir Sevan lorsque tu sors et tu ne peux pas t'empêcher de continuer cette tradition malgré votre dispute.

Quinze minutes plus tard, tu arrives sur dense neighborhoods, et gares ta moto à son emplacement habituel, tu viens tellement dans ce bar que ton emplacement t'es presque réservé. Tu entres dans le bâtiment et te diriges vers le comptoir comme à ton habitude. Après avoir salué le barman, tu commandes un whisky comme toujours et tu t'installes au  bar, après avoir échangé quelques mots avec le propriétaire que tu connais bien maintenant. Depuis maintenant quasiment un mois, l'endroit était un peu devenu ton deuxième chez toi, tu y venais dès que tu sentais le besoin de te défouler, ce qui arrivais un tous les jours.  

acidbrain

get ready for it.

« Ne t’en fais pas, j’arrive ». Tu adresses un dernier sourire à ton amie avant de t’éclipser derrière la porte des en la refermant derrière toi. Aussitôt arrivée, tu avais besoin de t’échapper. Besoin d’espace, besoin d’air. Tu portes ton attention sur la glace se trouvant devant toi. Tu y voies ton reflet. Tu l’observes, tu l’analyses. Tu es fatiguée, tu n’avais pas tellement envie de sortir ce soir, surtout pas après le boulot. Mais finalement tu t’es dit que quelques verres ne pouvaient pas faire de mal. Peut-être même que tu en avais besoin afin de te changer les idées. Tu soupires longuement tout en fixant ton reflet. Tu es à cran ce soir. Tu en as plein la tête. Tu voudrais être seule avec tes idées sombres. Car oui toi aussi tu as tes mauvais jours. Cependant, tu ne dis jamais non. Encore moins à tes amis et tu sais qu’un jour, cela finira par te jouer des tours. Tu regardes une dernière fois la glace avant d’afficher un sourire. Un faux sourire, un de ces sourires dont seule toi as le secret. Préserver les apparences, tu sais si bien le faire. Tu quittes finalement les toilettes du bar et te diriges vers le comptoir pour rejoindre ton amie. Tu tournes la tête à gauche puis à droite avant de la voir un peu plus loin en compagnie d’un jeune homme que tu ne reconnais pas. Elle n’a pas perdu de temps. Cela t’amuse. Elle semble avoir trouvé une distraction pour la soirée. Tant mieux, ça te laisse plus de temps pour toi. Pour réfléchir. Tu t’installes au bar et commandes une vodka. Tu jettes un coup d’œil las autour de toi quand ton regard se pose sur un visage qui t’est familier à quelques mètres de toi. Il ne te faut pas plus d’une seconde pour savoir de qui il s’agit. Archie… Tu l’observes un long moment sans bouger. Et sans réellement savoir pourquoi, tu prends ton verre et te diriges vers lui. « Je vois que je ne suis pas la seule à avoir besoin de me changer les idées ce soir. » lances-tu en t’installant à coté de lui.  Tu bois une gorgée de ta boisson sans le quitter du regard. Tu te demandes déjà comment ça serait ce soir. Est-ce que vous allez vous engueuler ? Ou plutôt parler calmement comme deux adultes ?

the night is ours until tomorrow

Ton verre entre les doigts, tu le fais tournoyer lentement sans vraiment prendre conscience de ton geste. Ton regard figé sur le bois du comptoir, ton esprit est ailleurs. Le bar est bondé ce soir, comme tous les soirs, mais les discussions des gens autour de toi, ne sont qu'un bruit lointain, comme si une bulle t'entourait et t'empêcher d'entendre distinctement leurs mots. Tu finis ton whisky d'une traite et en commande un autre, lorsqu'une voix tout près de toi, te sors de ta léthargie, non pas parce que la personne s'est assise tout près de toi, mais bien parce que tu connais la propriétaire de la voix et tu la connais très bien même. Enfin peut-être pas autant que tu le penses ou ne le voudrais. « Je vois que je ne suis pas la seule à avoir besoin de me changer les idées ce soir. » Tu portes ton verre à tes lèvres, le regard toujours fixé droit devant toi, un faible sourire apparaît tout de même sur tes lèvres. Tu n'as pas le monopole de "la journée de merde" t'sais. Ton ton n'est pas aussi froid que tes propos, tu n'as pas envie d'être désagréable ce soir, ce qui est une première pour toi, mais bizarrement la présence de Jasmin te réconforte, malgré votre relation complexe, c'est celle qui s'approche le plus d'une confidente à tes yeux, même si tu ne te confieras jamais vraiment à quiconque. Tu tournes finalement la tête vers elle, sa beauté te saute aussitôt au visage. Tu détournes alors ton regard, et ajoute après avoir bu une nouvelle gorgée du liquide brun. T'es venu te changer les idées seule ? T'as vraiment tellement envie de finir la soirée seul, maintenant qu'elle était là.
 

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« Tu n'as pas le monopole de "la journée de merde" t'sais. » Sa remarque t’arrache un sourire. Depuis que tu le connais, t’as l’impression qu’il en a souvent des journées de merde. Archie est un homme mystérieux. Parfois il est dans l’ombre, et d’autres fois dans la lumière. Tu ne sais jamais sur quel pied danser avec lui et donc tu t’adaptes. Cela aurait été quelqu’un d’autre, tu aurais abandonné depuis longtemps. Mais c’est Archie, et ça fait toute la différence. Il se tourne vers toi et tu le vois. Cette éternelle mine renfermée qu'il arbore constamment. Intérieurement tu te poses beaucoup de questions mais tu préfères les garder pour toi. Tu hausses les épaules à sa question. « Non, je suis venue avec une amie. Mais il semblerait qu’elle ait trouvé de quoi s’occuper pour le reste de la soirée si tu vois ce que je veux dire... » Tu ne peux t’empêcher de sourire à cette pensée. Mais cela ne te dérange pas plus que ça de passer la soirée seule. Ou du moins avec Archie à présent. Tu bois une gorgée de ta boisson avant de te tourner vers ton ami. Tu l’observes un long moment, en silence. « Et toi ? Je suppose que t’es venu seul, pour ne pas changer. » Tu le provoques gentiment. Tu as toujours remarqué qu’Archie avait un côté solitaire. Autant, tu peux parfois passer de très bon moments en sa compagnie, autant parfois tu as l’impression qu’il se ferme un peu, voire même qu’il te repousse. Tu ne sais pas pourquoi et quelques fois ça te frustre. Tu aimerais qu’il te parle. Qu’il te dise réellement ce qu’il a sur le cœur, ce qu’il pense. Tu aimerais vraiment savoir qui il est. « Qu’est-ce qui t’amène ici ? Des emmerdes au travail ? » Comme à ton habitude, tu essayes. Tu essayes de le faire parler même si tu sais d’avance que c’est peine perdue.

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« Non, je suis venue avec une amie. Mais il semblerait qu’elle ait trouvé de quoi s’occuper pour le reste de la soirée si tu vois ce que je veux dire... » Tu souris à sa réponse, au moins elle, elle ne finira pas sa soirée toute seule. A cette pensée, tu soupires, tu aurais pu passer ta soirée, chez toi, avec ton meilleur ami, boire à ne plus pouvoir penser, oublier. Oublier que tu ne bosses plus, que ton oncle a été assassiné, que ses meurtriers sont toujours libres, que tu peux rien faire pour changer ça. Mais au lieu de ça, tu te retrouves à boire dans un bar, pour ne pas penser à lui, à celui qui devrait te soutenir en ce moment.  « Et toi ? Je suppose que t’es venu seul, pour ne pas changer. » Tu ne relèves pas sa remarque, non pas qu'elle soit réellement blessante, au point où tu en es, plus rien ne t'atteint réellement, mais plutôt parce que sa réflexion est vraie, mais ça te gêne pas, tu assumes ta liberté, tu l'as choisie même. « Qu’est-ce qui t’amène ici ? Des emmerdes au travail ? » Là tu éclates carrément de rire, un rire nerveux évidemment mais un rire franc. Tu reposes ton verre sur le comptoir et tourne ton visage vers elle avant de répondre: Pour avoir des emmerdes au travail, il faudrait encore que j'ai un travail. Tu reportes ton attention sur le bois du bar et ajoute. Apparemment, mettre une droite à son supérieur est très mal au vue au commissariat. Tu souris toujours mais au fond de toi, tu ne ris pas du tout, ce feu qui brûle à l'intérieur de toi grandis de jour en jour et tu sais qu'il va finir par te consumer entièrement mais t'es même pas sûr de ne pas vouloir que ça arrive, au final.
 

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Tu n’es pas quelqu’un de chiant, loin de là. Mais curieuse, tu l’es. Voire même un peu trop. Et plus la personne semble être un mystère pour toi, plus tu cherches à en savoir. C’est exactement ce qu’il se passe avec Archie. Tu écoutes. Tu demandes. Tu cherches. Tu observes. Il t’en donne si peu que tu ne veux rien laisser passer. Parfois tu penses à vous.  Toi et Archie. Tu vous regardes et tu te demandes comment est-ce que vous avez pu un jour former un ensemble. Le couple que vous avez été te parait tellement insolite à présent. Tu réalises qu’au moment même où vous avez commencé à vous fréquenter, c’était déjà voué à l’échec. Et puis de toute façon, entre vous c’était plus physique qu’autre chose. Vous rigoliez ensemble. Vous passiez du bon temps. Vous vous engueuliez souvent. Mais Archie ne te parlait jamais. Peut-être en attendais-tu trop de lui ? Ou peut-être qu’il ne te faisait pas suffisamment confiance pour se confier à toi. Les choses n’ont pas tellement changé aujourd’hui si ce n’est que vous n’êtes plus ensemble. Peut-être que c’est mieux comme ça.
Tu fronces les sourcils lorsque tu le vois rire. Tu ne sais pas si ça devrait te faire sourire ou plutôt t’inquiéter. Ta question est pourtant sérieuse. « Pour avoir des emmerdes au travail, il faudrait encore que j'ai un travail. » Tu ne peux cacher ta surprise. Tu te demandes ce qu’il a bien pu se passer mais Archie te devance. « Apparemment, mettre une droite à son supérieur est très mal au vue au commissariat. » Tu ne t’attendais pas à ça. Dans un premier temps, tu te dis que ça n’est pas possible qu’il ait fait une chose aussi stupide. Ça ne lui ressemble pas. Mais petit à petit, voyant son sourire, c’est la frustration qui te gagne. « Tu trouves ça amusant ? … Qu’est-ce qui t’a pris de faire une chose pareille ? C’est vraiment stupide. » Tu le regardes, agacée. Tu as l’impression qu’il ne réalise pas. Tu laisses échapper un soupire. « Ça n’est quand même pas définitif ? » Cette fois-ci, tu le regardes un peu inquiète.

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. « Tu trouves ça amusant ? … Qu’est-ce qui t’a pris de faire une chose pareille ? C’est vraiment stupide. » Amusant, non pas vraiment, ton air se renfrogne à ses mots. Tu te rends compte de la situation, tu préfères prendre à la rigolade mais au fond de toi, tout ça n’a absolument rien de drôle, tu as frappé ton supérieur mais tu sais que tu aurais pu aller plus loin, si tes collègues présents ne t’avaient pas arrêté avant. Tu as littéralement pété un plomb, plus rien n’avait d’importance à ce moment-là.  « Ça n’est quand même pas définitif ? » tu hausses les épaules en guise de réponse, tu n’en sais rien à vrai dire, t’as pas envie de perdre ton job mais tu ne sais pas non plus si t’as envie d’y retourner, ce sont tous des incapables à tes yeux. J’en sais rien et franchement je m’en fous. Tu portes une nouvelle ton verre à tes lèvres et avales une gorgée avant de reprendre. Si ton oncle avait été lâchement assassiné et que personne ne bougeait le petit doigt pour retrouver ses meurtriers, crois-moi tu trouverais a moins stupide.  Tu évites son regard, tu ne sais pas pourquoi tu as dis ça, c’est plus sortis tout seul qu’autre chose mais tu regrettes aussitôt de t’avoir confié ainsi, tu as l’impression de t’être dévoilé et d’avoir montré ta faiblesse, car pour la première tu te sens vraiment faible face à la situation, tu te sens piégé. Tu voudrais retrouver ses enfoirés, mais sans ton métier tu ne peux pas faire grand-chose. Même si tu n’as pas l’intention de lâcher l’affaire pour autant. Tu sens son regard inquiet sur toi, il te pèse plus que tu ne l’aurais pensé.  
 

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« J’en sais rien et franchement je m’en fous. » Tu le regardes sans rien dire. T’as l’impression qu’il ne réalise pas vraiment. Qu’il n’en a rien à faire. Sa nonchalance t’a toujours un peu irrité. Et c’est encore le cas à cet instant. Tu soupires une fois de plus. Tu bois une nouvelle gorgée de ta boisson et sans que tu ne t’y attendes, Archie finit par parler. Par avouer. C’est non sans surprise que tu poses à nouveau ton regard sur lui. La surprise. L’incompréhension. L’inquiétude. L’empathie… Plusieurs émotions te traversent au même moment. Tu ne savais pas pour son oncle. Il ne t’en a pas parlé. Au fond de toi, ça ce sert un peu. Tu aurais aimé qu’il t’en parle. Qu’il se confie à toi. Mais avec le temps, tu as fini par apprendre qu’avec lui, il ne faut pas en demander beaucoup. «Je… Je ne savais pas. Tu ne m’as rien dit. » Tu passes ta main dans tes cheveux, gênée. Tu comprends mieux maintenant. Tu comprends mieux son geste. Tu comprends mieux pourquoi il est là ce soir, seul noyant son chagrin dans l’alcool. Ton regard est toujours posé sur lui même s’il a détourné le sien depuis un moment. Tu finis par laisser ton verre. Délicatement, tu poses ta main sur la sienne, pour qu’il te regarde enfin. « Archie… Tu peux me faire confiance, si tu as besoin de parler. Ça n’est pas parce qu’on est techniquement plus ensemble, que l’on ne peut plus se confier l’un à l’autre… Je suis là moi. » Tu aimerais qu’il s’ouvre plus à toi et pourtant, tu sais pertinemment que tu n’en ferais pas autant. Vous ne confiez pas tellement l'un à l'autre lorsque vous étiez ensemble. Et avec le temps, ça ne s'est pas amélioré. Ton regard est toujours plongé dans le sien ; tu finis par retirer ta main délicatement. « Et, je suis désolée pour ton oncle. Mais n’essaye pas de jouer les héros. Tu ne peux pas tout contrôler. Ça n’est pas juste mais c’est comme ça. » Tu en sais quelque chose lorsqu’il s’agit d’injustice. Tu sais que la vie n’est qu’un concours de circonstance. Que les choses arrivent sans prévenir. Mais que surtout, il faut les accepter car très souvent, on n’y peut rien.

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«Je… Je ne savais pas. Tu ne m’as rien dit. » tu regrettes encore plus tes paroles, la soirée était déjà pas très gaie mais là tu as clairement plombé l'ambiance, mais tu n'as pas pu retenir tes mots. toute ta vie tu as gardé en toi tes sentiments, tes vraies pensées, tu as toujours géré par toi-même, tu ne sais pas ce que c'est de se confier à quelqu'un, pourtant c'est bel et bien ce que tu viens de faire. le fait que ce soit à jasmin devrait te gêner pourtant au fond de toi tu sais pertinemment  qu'elle est la mieux placer pour te comprendre, mais votre relation n'a jamais été aussi loin. vous ne vous êtes jamais confié l'un envers l'autre, vous avez toujours fais qu'effleurer la façade le l'autre sans chercher à aller plus loin. tu sens sa main se poser la tienne, la chaleur de sa peau sur la tienne te rassure, te réconforte un instant, tu tournes finalement ton regard vers elle. elle te dit que tu peux lui faire confiance, que tu peux te confier à elle et ça te fais du bien de l'entendre mais si tu n'es pas sûr d'y arriver. « Et, je suis désolée pour ton oncle. Mais n’essaye pas de jouer les héros. Tu ne peux pas tout contrôler. Ça n’est pas juste mais c’est comme ça. » tu ris nerveusement. jouer les héros? tu veux juste faire ton boulot, mais tu sais au fond qu'elle a parfaitement raison, tu ne peux pas tout contrôler et c'est bien ce qui te fais peur, perdre le contrôle. « je suis supposé faire quoi selon toi? profiter de mon congé forcé assis tranquillement sur mon canapé? tu me connais Jas, tu sais que j'en suis incapable. » tu sens la colère monter en toi mais tu ne veux pas la laisser t'envahir, pas devant jasmin, elle essaye juste de t'aider mais pour toi c'est peine perdue, tu es une cause perdue. « merci, ça me touche de savoir que je peux compter sur toi. » tu ne la regardes plus dans les yeux lorsque tu lui avoues ça, mais tu le penses vraiment. tu es ravis de la savoir près de toi ce soir.  
 

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